La porcelaine à Sarreguemines
La manufacture de Sarreguemines a produit essentiellement une porcelaine tendre phosphatique, une porcelaine à pâte dure dont le parian puis une "porcelaine hôtelière" : le pyroblan.
- Le parian
Le parian est une porcelaine dure, plus vitrifiée que le grès, qu'on utilisait pour réaliser des sculptures, car il imitait la blancheur, voir le grain du marbre de l'île de Paros (d'où son nom). Les matériaux de base sont le feldspath, le kaolin et des argiles plastiques. Cette composition permet une cuisson à 1100°-1200°, donc inférieure à celle nécessaire aux autres porcelaines dures. Son prix de revient est donc plus bas. Les objets sont obtenus par coulage dans des moules en plâtre. Plusieurs moules sont nécessaire pour les formes complexes. La production de parian à Sarreguemines débute en 1855.
Un buste du faïencier Paul Utzschneider en parian figure dans les collections du Musée de Sarreguemines.
- La porcelaine
La porcelaine tendre phosphatique trouve ses sources en Angleterre au milieu du 18ème siècle.
Sa pâte est, selon les faïenceries, composée de feldspath, de silex, de sable quartzeux, de kaolin argileux, de kaolin caillouteux et de phosphate de chaux obtenue à partir de poudre d'os calcinés.
On utilise principalement des os de ruminants, les os d'autres animaux altèrent plus ou moins la couleur de la pâte en raison du fer qu'ils contiennent.
La cuisson de la pâte s'effectue à 1200° et dure entre 25 et 50 heures selon les manufactures, la couverte (17 à 24 heures de cuisson) n'est pas altérée par les matières alimentaires mais se laisse rayer par l'acier.
Le décor est souvent appliqué sur la couverte par transfert d'impression que l'on peut enrichir de couleurs vitrifiables et de dorure, posées au pinceau.
La commercialisation de cette production débute à Sarreguemines vers 1854-55 avec la construction d'une nouvelle usine sur la rive gauche de la Sarre, le long de l'actuelle rue Poincaré, rue qui abrite aujourd'hui le Musée.
Très peu de grandes pièces ont été fabriquées en porcelaine phosphatique à Sarreguemines. Elles se déformaient trop souvent à la cuisson.
Les premiers décors au début de la production sont monochromes ou bicolores, dont certains sont de la main de Phillip Müller (1811-1893), graveur sur cuivre. En 1862 Sarreguemines a acheté des décors à la manufacture de Fismes qui fermait ses portes. Il s'agit essentiellement de décors qui trouvent leurs sources dans des réalisations anglaises de motifs d'Extrême Orient, principalement des décors imitant des porcelaines chinoises « famille rose ».
Les motifs de porcelaine à Sarreguemines sont identifiés par des numéros de décor, très rarement par un nom.
La production de porcelaine phosphatique s'estompe à Sarreguemines au début du 2ème conflit mondial.
Sarreguemines a été propriétaire de la manufacture Dubois à Limoges de 1967 à 1976, dont l'étude de la production reste à faire.
Sarreguemines produisit à Vierzon dans les années 1970 de la vaisselle hôtelière et des objets décoratifs en porcelaine.
Ces productions majoritairement blanches portent la marque I 50B ou C 26
- Le pyroblan
Selon les publicités lors de son lancement, ce produit est une porcelaine capable de passer directement du congélateur au four.
Le Pyroblan apparaît vers 1960. Il a remplacé des produits semblables créés avant, moins aboutis et qui portaient les noms de Durochoc ou Pyrocoler.
Après avoir été très bien placée sur le marché mondial pour la production des porcelaines hôtelières, après plusieurs reprises, l’usine de Digoin est actuellementt en liquidation.